Défi n°15 (Clem et la classe de CM2 de Mieussy)

  • Défi n°15 (Clem et la classe de CM2 de Mieussy) : Photographier 10 écoles, avec des écoliers si possible. Défis réussis

Pour avoir des photos venant de pays différents, j’ai récupéré des clichés pris avant que vous ne me fassiez parvenir ce défi, à Noël. Les photos ne sont donc pas des mieux choisies… Mais je ne pouvais pas savoir à ce moment-à ce que vous me demanderiez. J’ai essayé de prendre des exemples variés pour ne pas tourner en rond… Vous me direz si vous validez ou non !

  1. On commence avec la photo de cette école, au Monténégro. Nous étions juste avant la frontière avec l’Albanie, au-dessus du grand lac de Shkodra. C’est un lieu très reculé où peu de monde habite, l’école n’a donc qu’une classe unique qui accueille des enfants de 6 a 12 ans, je dirais… Quand nous sommes passés devant l’école, ils étaient en cours de sport, en train de jouer au foot sur la route. Vu qu’il n’y a pas plus d’une voiture par heure, ce n’est pas trop un problème. Il y avait aussi le maître d’école et son assistant. Ce dernier s’occupe du ramassage scolaire le long de la rive du lac (au moins une heure de bus pour les plus éloignés), de la cuisine et de l’entretien des lieux.
    C’est drôle car l’un des garçons qui jouaient, un du genre dur-à-cuire, portait un T-shirt avec un texte en français dessus… Il était écrit: «Je suis une amie personnelle du Père Noël». Quelque chose me dit qu’il ne savait pas ce qui était écrit, Ha ha !

     

  2. Cette classe en cours d’anglais nous est tombée dessus alors que nous cassions la croûte à Prizren, l’une des principales villes du Kosovo. Nous avons été conviés par le professeur à partager un moment leur discussion, pour présenter un  peu notre voyage.
    Si l’anglais est important chez nous, il l’est encore plus auKosovo. Car c’est un tout petit pays qui est sorti de sa guerre d’indépendance il y a seulement 15 ans, et qui peine terriblement à se reconstruire. Presque tout avait été rasé, et l’économie du pays ravagée. Pour les jeunes, il y a très peu d’avenir auKosovo… Apprendre l’anglais est donc l’une des clés pour aller travailler à l’étranger. Nous rencontrerons beaucoup de personnes ayant vécu quelque temps en Allemagne ou en Suisse, mais qui sont revenues vivre chez elles ensuite pour rebâtir le pays.

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    Cours privé d’anglais au Kosovo

     

  3. Cette classe était en train de revenir du cours de sport dans le village d’à côté. Les enfants marchaient plus ou moins en rangs au bord de la route quand ils nous ont vus au loin… «Yaaaahh !!» Ils se sont mis à courir dans notre direction comme des Indiens voulant faire la peau à deuxcowboys perdus… ! Une vraie cavalcade ! Tous au beau milieu de la route! En quelques secondes, ils étaient sur nous. On s’est fait assaillir de «Hello!», «What’s yourname?» et «How areyou?», c’était trop drôle !
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    A l’assaut… !!!

     

  4. Ces deux petites filles, je les ai rencontrées en Grèce, sur l’île de Crète. C’était les vacances de Noël alors je n’ai pas de photo de leur école… Mais j’ai pu faire leur connaissance un peu mieux car leurs parents m’ont invité à passer le Nouvel An avec eux.
    Ces deux petites sont absolument incroyables. Leur maman est anglaise, alors elles parlent toutes les deux en anglais avec elle. Mais leur papa est italien… Donc elles parlent également sa langue avec lui. Deux langues maternelles, la grande classe !
    Oui, mais ce n’est pas tout… Comme elles vivent en Crète, elles apprennent le grec à l’école ! A 5 et 8 ans, elles parlent déjà trois langues… Et en ce qui concerne le grec, elles sont déjà meilleures que leurs parents, Ha ha !
    (Je vous laisse chercher à quoiressemble l’alphabet grec… et essayer d’écrirelemotGALERE avec…)

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    Une famille haute en couleur

     

  5. Cette photo vient d’un camp de clandestins pakistanais dans lequel j’ai dormi à mon arrivée sur l’île de Rhodes, toujours en Grèce. Encore une fois ce n’est pas une photo d’école… Mais pourtant ce sont bien des enfants qui peuplent en majorité ce camp, une quinzaine environ, répartis de 1 à 16 ans. Alors quelle est leur école à eux ?
    Elle ne se passe pas dans un établissement scolaire déjà, car ils n’ont pas de papier et ne parlent pas le grec… Ils restent là, et essaient de vivre tant bien que mal.
    Ils ont quitté leur pays car chez eux des hommes armés viennent jusque dans les écoles pour terroriser la population. D’ailleurs depuis peu, les enseignants doivent porter une arme à feu quand ils sont avec les élèves, pour les protéger au cas où les Talibans viendraient à leur rendre visite !!
    L’avenir de leur pays est très incertain, l’économie quasiment inexistante, et la vie vraiment dangereuse… C’est pourquoi ils ont fui vers l’Europe, se lançant dans un long voyage parfois bien périlleux à travers plusieurs pays comme l’Iran et la Turquie, avec très peu d’argent et comme seul espoir celui de trouver une vie meilleure.
    Dans leur squat, sur le vieux port de Rhodes, ils ne risquent pas de se faire tirer dessus. C’est peut-être ça qui les rend si heureux d’ailleurs, car ils sourient et rigolent tout le temps. Mais ils n’ont pas beaucoup plus d’avenir pour autant… Les portes de l’Europe ont été franchies, clandestinement, mais que faire maintenant ?
    Elle peut être bien difficile… l’école de la vie.

     

  6. Nous voilà maintenant rendus en Turquie, dans une classe de maternelle. Le maître d’école nous a accueillis chez lui pendant deux jours alors qu’il pleuvait des cordes dehors!

     

  7. Sur les hauts plateaux de Turquie, en Anatolie, il y a plein de petits villages pittoresques comme celui-là. Quand nous avons demandé au directeur si on pouvait prendre une photo avec les enfants, tout en lui expliquant la démarche… il a dit non, bien sûr !
    Qu’on soit dans un petit bled turc ou en France ce n’est jamais simple de photographier des écoliers sans l’avis de la moitié du village… Alors on a insisté, insisté… Et il a fini par nous dire que ce n’était pas possible de prendre des photos dans l’enceinte de l’école, mais que dès que les élèves seraient sortis… administrativement ce ne serait plus son problème… Ha ha ! Alors on a attendu que la cloche sonne pour faire cette photo tous ensemble.

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    Photo volée devant l’école

     

  8. Quelques jours plus tard, nous avons été invités par un professeur de turc à visiter son école. À ce moment-là, nous étions trois cyclistes (mon  amiFlo, professeur des écoles en mi-temps annualisé, et un voyageur autrichien rencontré en route du nom deNiko). Nous avons donné une rapide explication de notre projet avec les quelques mots que nous connaissions en turc et le maigre vocabulaire anglais du prof. Il nous a fait faire un tour dans plusieurs classes, dont une d’anglais, pour que nous puissions nous faire comprendre un peu mieux. A chaque fois, certains élèves nous suivaient, nous étions de plus en plus nombreux à bouger de classe en classe, le bruit se répandant bien vite dans l’école que… Ça a fini en bazar sans nom… C’était très drôle ! Mais l’ordre est revenu d’un coup quand la cloche a sonné, car c’était le moment de chanter l’hymne national turc, comme ils le font chaque semaine… Et là, ça ne rigole pas !

     

  9. Sur les hauts plateaux d’Anatolie, nous nous sommes arrêtés dans un petit village à la nuit tombée pour demander l’hospitalité dans une mosquée. Le plateau est à 2000m d’altitude… La neige était partout, et c’est quand même plus agréable de dormir au sec que sous la tente par ces conditions.
    Au petit matin, nous avons rencontré les jeunes du village qui allaient à l’école. Ils attendaient un petit bus qui fait le tour de tous les hameaux pour les emmener à la ville.

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    Les p’tits gars d’Anatolie !

     

  10. La dernière photo a été prise en Iran, dans un cours particulier d’anglais. La ville se trouve aux portes du grand désert de sel qui couvre toute la partie centre-nord du pays. Nous cherchions des informations à propos du désert pour pouvoir le traverser à vélo, et le professeur nous a aidés à joindre les bonnes personnes. Ils sont tellement accueillants, ces Iraniens ! Ils feraient tout pour aider les gens de passage… Même abandonner leur classe !
    Les cours particuliers d’anglais font fureur ici, beaucoup de jeunes y viennent. Par contre, les filles et les garçons sont toujours séparés et fréquentent deux écoles différentes . Les filles doivent porter un voile en permanence… même quand il fait 40 degrés dehors ! C’est la loi du pays…
    Beaucoup d’entre eux rêvent de parler le français et de venir visiter notre pays, mais c’est assez difficile pour eux de voyager en Europe… Certains d’entre eux parlent parfaitement bien notre langue mais ne sont jamais venus en France et ne pourront peut-être même jamais réaliser leur rêve…

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    Welcome in Iran !

     

  11. Bonus.
    Je termine avec une petite vidéo réalisée par un ami rencontré en cours de route en Turquie. Il est jongleur et fait partie d’une troupe de gens du cirque et de musiciens. Il s’appelle Niegel, c’est celui qui fait du monocycle dans le film… Il m’arrache quelques larmes à chaque fois que je regarde son film, d’autant plus que j’ai moi-même pu apprécier les gens du cirque et leur travail au cours de stages lorsque j’étais collégien.
    Sa troupe est intervenue il y a quelques mois dans un camp de réfugiés syriens à la frontière turque pour égayer un peu le quotidien des nombreux enfants qui vivent là.
    Ces enfants ont été chassés de chez eux à cause d’une guerre de religion qui les dépasse complètement, ils ont dû quitter leur maison du jour au lendemain et partir sans se retourner… Ils se retrouvent enfermés à l’intérieur d’un camp dans un pays qui n’est pas le leur et on ne les autorise pas à en sortir… Un peu compliqué tout ça. En tout cas ils gardent le sourire et du coeur, pour le pire et pour le meilleur.   

Clem

4 réflexions sur “Défi n°15 (Clem et la classe de CM2 de Mieussy)

  1. Merci Clément pour cette fenêtre sur le monde que tu offres à nos élèves ! C’est un article formidable et très émouvant.
    Bonne route.

    Caroline, la maîtresse des CM2 de Mieussy.

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  2. Merci à Alain de m’avoir donné envie d’aller voir ce défi ( parmi bien d’autres … ) . Incroyables tous ces écoliers si différents et pourtant si semblables aux nôtres ! Bravo à vous et à tous ces gens qui vous accueillent et continuez-bien ! Nelly L.

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