61. Les prisonniers du père Noël

Sydney est à nos pieds. Si j’avais su il y a trois ans, en partant de France, qu’un jour mon vélo me guiderait jusqu’ici. Si j’avais su que je ferais près de 50 000 kilomètres, par un itinéraire en vol de papillon… je me serais cru fou et n’aurais certainement pas signé pour un tel voyage ! Et pourtant, aujourd’hui la ville est à portée de roue. Avec Lucie, nous glissons sur les pentes des Montagnes Bleues, et quelques heures plus tard nous traversons le majestueux pont suspendu de la baie de Sydney. Matthew nous attend dans son petit chez lui. Depuis la fin de son voyage, l’année dernière, il a trouvé un boulot dans le centre ville. Le retour à la vie «normale», comme certains disent, lui aura pris quelque temps, mais il s’en est franchement bien tiré. Il y a des voyageurs au long cours comme nous qui mettent des années à s’en remettre, d’autres qui n’en reviennent jamais vraiment…

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59. Parenthèse

La côte nord-est de l’Australie apparaît, l’avion survole le littoral tandis qu’au loin la houle du Pacifique vient se briser sur la Grande Barrière de Corail, constellant l’océan de taches blanches. Notre impatience est à son comble, le voyage depuis Genève dure depuis 1 jour et 2 nuits. Il va nous permettre de découvrir un autre monde et par-dessus tout revoir Clément !

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57-bonus. Le film de la traversée de l’Outback

Matthew nous charme une fois de plus grâce à ses talents de cinéaste amateur avec cette vidéo reprenant tout notre périple australien de Darwin jusqu’à Adélaïde.
Avec quelque 41 000 kilomètres, il signe ainsi la fin de son voyage, débuté la même semaine que moi (en septembre 2014) et à seulement une centaine de bornes de mon propre point de départ… Nous n’en savions rien bien sûr. Quel heureux hasard !
Nous avons finalement roulé 8 mois ensemble, de Kuala Lumpur en Malaisie, jusqu’à chez lui en Australie.

On est toujours en contact bien sûr, il a trouvé du travail à Sydney maintenant. Qui sait ? j’irai peut-être lui rendre une petite visite ! Vous verrez ça en lisant la suite…

Clem

 

Film by Matthew

56. Un désert de boue

Nos engins se posent enfin sur le tarmac ! On vole ! Drôle de sensation que de ne plus sentir ses roues rebondir et s’abandonner à l’incessant roulis créé par la tôle ondulée ou s’enliser à chaque banc de sable. Les terres aborigènes sont derrière nous maintenant, ça dépote ! A nouveau, tout devient facile, il n’y a plus aucune résistance à notre avancée et on se demande bien comment on avait pu se lasser d’un tel confort. Même le léger vent de face semble avoir disparu. Il faut dire que cela fait quasiment 2 semaines que nous ne pédalons presque que sur piste, hormis quelques exceptions autour d’Uluru. À Alice Springs, on avait quitté la route principale avec hâte, et on ne va pas tarder à refaire la même chose car la prochaine intersection avec la piste qui nous intéresse est dans 50 kilomètres seulement. Mais je reconnais que cette petite portion est un vrai soulagement. C’est très vite ennuyeux, mais qu’est-ce que ça fait du bien !
J’ai surtout parlé jusqu’à présent de choses très annexes au vélo. On a déprimé sur la cause aborigène, on s’est noyés dans l’immensité enivrante de l’Outback et on a, mine de rien, rencontré pas mal de monde dans ce grand vide. Mais j’aimerais quand même consacrer quelques mots au pédalage dans l’Outback. Car c’est le fondement de la guerre dans notre voyage à vélo. La selle, on est dessus 8 à 10 heures par jour…

Cliquez pour accéder à la carte interactive complète. En gris, les 200 km de piste interdite

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55. Origines Aborigènes

L’entrée sur les terres aborigènes est dingue. La piste qui y mène quitte la route principale à l’équerre et vient effleurer un monstre de roche digne d’un canyon apache. Carcasses de vaches et crânes de dromadaires en guise de panneau de bienvenue, ça annonce tout de suite la couleur. 500 kilomètres de piste rouge brique qui sinue entre bush et bancs de sable, une chaîne de montagnes qui cache des communautés aborigènes recluses, des semaines de rationnement dans nos sacoches…
C’est un peu comme dans toutes les bonnes vieilles histoires, quand le héros doit traverser plusieurs épreuves de plus en plus difficiles avant d’atteindre son but, vous voyez ? Surtout qu’on ne sait pas trop dans quoi on se lance… Et que ce n’est même pas sûr qu’il y ait le baiser d’une princesse à la clé.
Sauf qu’en guise de héros vous avez deux pauvres cyclistes qui se battent davantage contre les mouches que contre des monstres de légende, et que leurs canassons sont des bicyclettes grinçantes, mais à part cela…
Ah oui ! Détail rigolo sur le papier, votre ennemi le plus redoutable dans l’Outback se résume avant tout à un être inoffensif : la mouche.

Exemple de mouches assez hardcore

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54 – L’Outback, ou l’apologie du grand rien.

Quand on se retrouve Matthew et moi à Darwin, chez une amie d’enfance à lui, il ne reste plus qu’une ligne droite avant la fin de son voyage. Adélaïde sa ville natale est juste de l’autre côté du désert – ou de l’Outback comme on dit ici – là-bas à quelques 3500 km. Une longue ligne droite pleine de rien. Mais attention du rien version grandiose ! Du rien comme jamais je n’en ai vu auparavant. Et des grands rien comme ça, j’en ai vu deux-trois déjà, croyez moi…

Un virage… ça mérite une photo ça !

 

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